Résumé : |
Le maître de mon mari a étranglé sa femme, lui se contente de laisser sa main choir au bout de l'accoudoir, de façon lamentable et flétrie. Mon mari n'a pas de radicalité. C'est un disciple. La génération de mon mari a été écrasée par les maîtres. Commentaire : La philosophie peut-elle nous aider à vivre? La frivolité n'est-elle pas d'un plus grand secours? Au soir de notre vie, le pessimisme de Schopenhauer ne s'avère-t-il pas plus juste que la joie de Spinoza? Ariel Chipman, le grand spécialiste de l'auteur de L'éthique, est en pleine dépression. «Mon mari ne savait pas du tout que le temps passait», confie sa femme Nadine à son ami Serge. Bien qu'il soit plein d'humour, le texte est douloureux et désespéré. Il n'y a pas d'éternité qui tienne, et la frivolité, dont la psychiatre, à la fin du livre, fera l'éloge, n'est qu'une ivresse passagère. Elle aura beau, pour se distraire de l'image de cette petite vieille de Baudelaire zigzaguant devant elle, s'accorder un répit bien féminin à la devanture d'une boutique de chaussures, l'inévitable et déplaisante silhouette réapparaîtra bientôt reflétée dans la vitrine. La mort ne se distance pas; car le temps, lui aussi, a sa frivolité. Sa terrible frivolité. |