Résumé : |
Musicien prolifique et inventif, Henri Texier est l'un des principaux acteurs de la scène jazz française depuis le milieu des années 1970. Le contrebassiste a fait preuve à maintes reprises de son imagination fertile comme de son ouverture sur le monde au détour d'albums tels que Amir (le premier, en 1975), A Cordes et à Cris (1979), Paris-Batignolles (1986) ou le récent An Indian's Week (1993).De même qu'aucun album d'Henri Texier ne ressemble à un autre tout en conservant une sonorité reconnaissable, les accompagnateurs changeants sont comme les membres d'une famille que l'on retrouve çi et là. Sur Mad Nomad(s) officient le pianiste Bojan Z, le guitariste Noël Akchoté, le jeune saxo doué Julien Lourau, son compère François Corneloup, les batteurs Tony Rabeson et Jacques Mahieux, et les débuts de l'héritier Sébastien Texier à la clarinette et saxo alto.Passé le premier interlude « S.O.S. Tibet » (suivi de cinq autres disséminés), la belle équipe réunie autour des cordes voyageuses du leader rend un bel hommage au maître du free jazz Ornette Coleman (« Happy House ») et se fend d'un magnifique « Dezarwa ». Avec la pièce de résistance surchauffée qu'est « Blasted Rats », elle donne le ton d'un album culminant régulièrement vers les sommets (« Radio Bo »).Enfin, « Mad Nomad(s) » est là pour rappeler qu'il s'agit d'un album centré sur les migrations plus souvent subies que désirées, avec ses interludes faisant écho aux souffrances des populations déplacées. C'est en quelque sorte un chef d'oeuvre d'équilibre et d'humanisme. |