Résumé : |
L'Hiver de force est certes le chef-d'œuvre de Réjean Ducharme. Avec Gros Mots qui s'inscrit dans le même créneau que le précédent, nous avons tout l'univers de ce romancier épris de pureté. L'Hiver de force précise le point de vue de l'auteur sur l'influence des mass media. Le roman ne répond pas à un dilemme posé en préambule. Les protagonistes, André et Nicole Ferron, réfléchissent à bâtons rompus sur ce que la société leur impose via la télévision. Dans leur vivoir, ils se laissent aller à un déluge de paroles à l'instar des sophistes qu'Aristote pourrait très bien condamner. On ne joue pas à des jeux de société chez les Ferron, on bavarde pour affirmer de façon redondante qu'on est des riens. Le bavardage est devenu un symptôme de la crise occidentale. Il ne reste que la logorrhée pour compenser l'impossibilité de changer le monde : " notre bag, man, c'est le bag vide! " On pourrait croire que le couple Ferron cherche un vide qu'il remplirait de paroles creuses. Au contraire, leur discours a la saveur de celui des hippies qui criaient " fuck the world " dans les années 1970. |