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Apocalypse now in Courrier International, 1358 (Du 10 au 16 novembre 2016)
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Titre : Apocalypse now : Présidentielle Américaine: L'élection vue par la presse étrangère Type de document : texte imprimé Année de publication : 2016 Langues : Français (fre) Mots-clés : élection présidentielle États-Unis presse Résumé : Un cataclysme. Au terme d’une des pires campagnes électorales de l’histoire américaine, et contre toute attente, le candidat républicain s’est finalement imposé dans la course à la Maison-Blanche. Il devient le 45e président des États-Unis. La démocratie américaine lui survivra-t-elle ? s’interroge Politico. L’identité blanche, brandie comme un étendard par le milliardaire populiste tout au long de sa campagne, atteste d’une société repliée sur elle-même, explique le New York Times. Le monde entier oscille entre stupeur et consternation. Les analyses et réactions de la presse étrangère à cette élection hors norme.
in Courrier International > 1358 (Du 10 au 16 novembre 2016)[article]Turquie : “Cumhuriyet” invité de “Courrier international” in Courrier International, 1373 (Du 23 février au 1er mars 2017)
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Titre : Turquie : “Cumhuriyet” invité de “Courrier international” Titre original : DOSSIER SPÉCIAL : Le régime d’Erdogan vu par Cumhuriyet, le dernier journal d’opposition turc. Type de document : texte imprimé Année de publication : 2017 Langues : Français (fre) Mots-clés : Turquie presse autoritarisme Résumé : De la difficulté de n’être pas un “média pingouin”
On me demande d’expliquer aux lecteurs de Courrier international la situation des médias en Turquie et de parler du journalisme sous l’État d’urgence. La tâche est ardue. Ce dont je parle sonnera familier aux oreilles de Coréens du Nord ou de Chiliens ayant connu l’époque de Pinochet, mais je crains que ce ne soit plus difficile à saisir pour un Européen. Essayons néanmoins.
Il est devenu commun, en Turquie et de par le monde, de voir des États ou de grands groupes commerciaux s’attacher les services de “journalistes” qui consentent à se mettre aux ordres en traitant des sujets de commande. Mais ce procédé revient à courir derrière chaque moustique dans l’espoir d’éradiquer le paludisme. En Turquie, le pouvoir d’Erdogan a trouvé un moyen bien plus efficace : le rachat pur et simple des journaux et des télévisions.
2600 journalistes ont perdu leur emploi en Turquie
Les grandes entreprises du BTP, enrichies par le biais des marchés publics, ont mis la main sur les médias indépendants pour les transformer en outils de propagande. Ces médias se sont fait une spécialité de diffuser analyses et informations mensongères et tendancieuses en tous genres. Les journalistes ayant dénoncé cette reprise en main des médias ont été mis à la porte. Depuis trois ans, on compte quelque 2 600 journalistes qui ont perdu leur emploi en Turquie. Les médias et les groupes de presse qui n’ont pas été rachetés et rappelés à l’ordre ont été réduits à l’impuissance et totalement aseptisés. Durant le mouvement de protestation de Gezi en 2013 [s’opposant à la destruction du parc Taksim Gezi], une certaine chaîne d’information a préféré diffuser un documentaire animalier sur les pingouins plutôt que de couvrir les événements. Depuis, nous avons affublé ces médias du sobriquet de “médias pingouins”. À l’heure qu’il est, il n’existe tout simplement plus de journaux d’opposition, à l’exception de Cumhuriyet et de deux autres quotidiens au tirage relativement limité : Birgün et Evrensel.
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La situation est encore pire du côté des médias télévisés. En dehors de quelques web TV en ligne dans l’ensemble peu suivies, la totalité des chaînes de télévision se sont rangées du côté du pouvoir ou ont été mises au pas par ce dernier. Les journaux que l’on peut qualifier de prokurdes ont été saisis, les chaînes de télévision interdites de diffusion. Il ne reste plus qu’un immense désert médiatique. Seuls demeurent quelques sites d’information qui ont su résister jusqu’à aujourd’hui, mais pour combien de temps encore ?
Même dans la presse restée libre, il est devenu très difficile d’exercer notre métier de journaliste. Depuis que le pays est placé sous état d’urgence, c’est même pratiquement une tâche impossible. À force d’autocensure, nous sommes devenus de véritables acrobates de la plume, pesant le moindre de nos mots pour éviter de nous retrouver traduits en justice et emprisonnés. Certains d’entre eux nous sont devenus experts dans cet art. Les autres sont en procès ou derrière les barreaux.
in Courrier International > 1373 (Du 23 février au 1er mars 2017)[article]